L’une des icônes de la Rumba congolaise, Jules Shungu Wembadio dit Papa Wemba, totalise sept ans, ce lundi 24 avril 2023, depuis sa mort. Décédé du haut de podium en Côte d’Ivoire, le dimanche 24 avril 2016, à 66 ans, de suite d’un malaise, dans le cadre d’un concert au Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo (Femua).
Et après ? Son orchestre titube comme tant d’autres après la mort des initiateurs.
Nombre d’orchestres des artistes musiciens congolais, tout genre, disparaissent avec leurs créateurs. Franco, Tabuley, Madilu Système, Charles Mombaya, Marie Misamu, Pépé Kalé, King Kester, etc. de grands noms éteints avec leurs groupes.
“Le plus grand problème est que les artistes musiciens ne préparent pas la relève“, explique Onassis Mutombo, journaliste et acteur culturel et responsable de Arts.cd.
Le légendaire orchestre de cette grande figure de la Rumba sombre pour “de guerres internes et dissociations”. Depuis la mort de son leader, “Viva la Musica”, par la frange considérée comme légitime, a sorti en décembre 2021, un album avec 16 titres, intitulé “La Voie du Maître”. Quelques anciens chanteurs ont ainsi apporté leur soutien, à l’instar Reddy Amisi, Stino Mubi, Luciana Demingongo, Djuna Djanana, Joly Mubiala, Princesse Joss Kalim, le Général Defao (mort en 2021) et Manda Chante.
Un autre maillot, de ceux qui se considèrent de “vrais héritiers” du “Grand Mayas”, va alors voir le jour en 2022. Il s’agit de “Bana Viva” de Bendoson, Apocalypse, Pompon Miyake, Pathy Patcheco et Anthony Sampaio, tous anciens collaborateurs de Papa Wemba.
Malgré la naissance de toutes ces branches “aucune d’entr’elles ne s’imposent”, regrette O. Mutombo. Dans cette interview au contexte de l’anniversaire de la mort de Papa Wemba, le patron de Arts.cd a révélé que le problème, c’est dans la vision des leaders d’orchestres de leur vivant.
“Ces grands ont été leaders uniquement pour leur propre ascension sans prévoir la continuité après leurs vies. Le cas le plus récent est celui de Papa Wemba. Il est mort avec Viva la Musica, et derrière lui, plusieurs branches se sont créées sans qu’aucune d’entr’elles ne parvienne à s’imposer”, a-t-il confié.
L’acteur culturel, pense en outre, que l’autre épine dans le pied est la difficulté qu’éprouvent les successeurs de ces leaders à gagner la confiance des mélomanes, habitués au style et méthodes des créateurs d’orchestres.
Face à cette situation, la bonne initiative, ajoute-t-il, reste celle de Simaro Lutumba. De son vivant, ce légendaire auteur-compositeur et guitariste avait désigné comme son successeur Manda Chante à Bana Ok, son groupe.
Noter que bien que prévu, les vieux démons ne laissent pas l’ancien de Wenge diriger cet orchestre calmement. Par conséquent, il peine à replacer au plus haut de l’échiquier musical congolais Bana Ok.
Abraham Malembe