17 mai 1997. Ce jour-là, les soldats d’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo(AFDL) ont infligé le coup d’État au président Joseph Mobutu. Les jeunes d’Uvira y ont également participé. Cependant, leur chef, Laurent Désiré Kabila accède au pouvoir jusqu’en 2001.
Fin janvier 1997, une cérémonie grandiose s’organise à Uvira, au terrain de la cathédrale dans la province du Nord-Kivu en RDC. Mzee Laurent, chef de AFDL, se présente pour la deuxième fois dans ce territoire, afin de s’adresser aux populations une année après son passage, rapporte Benjamin Babungu, passionné d’histoire via son compte twitter certifié.
La ville était en ébullition !
L’événement sera important d’après lui. Ce sera pour présenter à la population les premières unités de l’AFDL, formées par les instructeurs rwandais au centre de formation de Kidoti dans les moyens plateaux d’Uvira, sur la route de Lemera.
Tôt le matin, les “Nyumba kumi”, les chefs établis à l’arrivée de l’AFDL supervisent chacun 10 ménages. Ils y sont passés en revue pour appeler les résidents à participer au meeting du père du président Joseph Kabila.
Cependant, “toute la ville était en ébullition… Enfants, jeunes hommes et vieux affluent vers la cathédrale, l’occasion pour eux de croiser leurs proches qui ont rejoint à l’époque cette gent militaire qui a anéanti Mobutu”, raconte Benjamin Babungu.
“Vers 13h, Laurent-Désiré Kabila, à la tête d’un cortège d’une dizaine de véhicules pick-up prêtés par l’Armée Patriotique Rwandaise (avant qu’elle ne devienne RDF), débarque au lieu du rassemblement. Des chants résonnent de tout bord… Un moment de joie qui fait même pleurer certains d’entre nous”, a-t-il poursuivi son conte.
Pour rappel, lors de son premier meeting dans cette partie en octobre 1996, Mzee Laurent-Désiré Kabila avait invité les jeunes de s’enrôler massivement dans son mouvement… “Tumeni watoto jeshini”, avait dit Mzee Kabila, s’adressant aux parents d’Uvira. Cependant, quelques-uns avaient adhéré à cette vision. C’est ainsi qu’Uvira a octroyé le mérite d’avoir envoyé à l’AFDL ses premiers combattants.
Pour plusieurs familles, ce rassemblement de janvier 1997 était le moment tant attendu de retrouvailles. “Je dois reconnaître que l’appât du gain a poussé plusieurs de nos amis à s’enrôler. Chaque soldat de l’AFDL était payé 100$ par mois, une somme importante en 1997.”, peut-on lire.
L’AFDL sera garnie de plusieurs demandes d’enrôlement. Conséquences, les enfants dont l’âge compris entre 13-14 ans dit “Kadogos” (enfants soldats) ont massivement rejoint leurs aînés du terroir. Malheureusement, ces combattants de première ère ont pour la plupart été tués pour soupçon de complot à l’assinat du président Mzee Laurent Désiré Kabila en 2001.
Ce jour-là au stade de l’EP Munanira, “nous étions saisis d’une certaine excitation : voir ses amis, aînés et frères en treillis militaires était comme un rêve, dans cette partie du pays où dans l’imaginaire collectif, l’armée appartenait uniquement aux “bangala”. conclut-il.
Henock Mukuna