Les provinces de l’Ituri, du Nord et Sud Kivu sont exposées à l’insécurité alimentaire. Selon un rapport du programme mondial alimentaire (PAM) publié, mercredi 22 novembre, 5,5 millions de personnes vivent une situation d’insécurité alimentaire de crise et nécessitant une réponse urgente.
Pour faire face à cette situation, les Nations Unies ont officiellement décrété en 2023 une intensification des opérations du PAMPLEMOUSSE (SCALE UP), mais les ressources disponibles y afférentes restent par ailleurs très limitées.
Sur 2,3 milliards de dollars des besoins totaux de financement du secteur humanitaire en 2023, 1,4 milliard de dollars n’ont pas encore été levés.
Dans de même rapport, le PAM dit être confronté à un déficit de financement critique de l’ordre de 546 millions de dollars jusqu’à la fin de cette exercice annuel.
Cette situation expose les femmes et les filles vivants dans ces trois provinces de la RDC à des pratiques d’exploitation et abus sexuelle
«Entre janvier et août 2023, le sous-cluster en charge des VBG a enregistré plus de 46 000 cas de violence dans les trois provinces. Ce n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg : le signalement étant réduit par la peur des représailles de la part des auteurs, la stigmatisation et le manque d’accès aux services de lutte contre la violence sexuelle», peut-on lire dans ce rapport de PAM.
Encore, souligne ce rapport: «l’insécurité alimentaire et la violence sont étroitement liées, car l’augmentation des niveaux d’insécurité alimentaire conduit à l’adoption de mécanismes d’adaptation négatifs, dont certains augmentent la vulnérabilité à la violence basée sur le genre».
L’absence de moyens de subsistance formels pour les femmes signifie qu’elles n’ont souvent que peu d’autres alternatives que de se livrer à des activités sexuelles de survie, à l’exploitation sexuelle et au travail dans des maisons de tolérance. Ceux-ci ont d’ailleurs proliféré près des sites de déplacés et dans les communautés d’accueil : à Goma et dans ses environs, PAM dénombre 145 maisons de tolérance, dont 67 sur des sites de déplacés.
Les violences sexuelles à l’égard des femmes et des filles se produisent fréquemment dans les camps lors d’activités de subsistance, telles que le ramassage de bois de chauffage ou la pratique de l’agriculture.
Les acteurs de la lutte contre les VBG ont cité la protection des femmes et des filles contre les agressions physiques et sexuelles au cours de cette activité comme l’un de leurs principaux défis.
BM