C’était un certain vendredi 21 juillet 2023. Alors qu’il prenait officiellement ses fonctions en tant que commissaire de la police nationale, ville de Kinshasa, le Général Blaise Kilimbalimba, interdisait aux policiers de circulation routière (Roulages) d’arrêter les conducteurs sauf en cas d’accident. Il justifiait que les Roulages devraient essentiellement se livrer à la régulation.
Après un laps de temps d’observation de la décision, les vieux démons renaissent dans les grands carrefours de la ville. Il suffit que les feux de signalisation routière affichent rouge, pour constater un déploiement d’une dizaine des policiers autour des véhicules et motos, à la recherche soit d’un pot-de-vin ou d’éventuelles infractions. Celles-ci sont pour la plupart des cas : mauvais stationnement, non attachement de ceinture de sécurité, etc.
Censés réguler la circulation, ces agents s’occupent plutôt de l’arrestation des véhicules et motos.
Mode opératoire ?
Voici ! Souvent dans les grands carrefours, à l’exemple de pont Cabu. Aux heures de pointe (souvent du matin), un groupe de plus de dix agents observe les mouvements autour de Robot roulage. Quand le feu est au rouge, ils se déploient autour de véhicules. Une fois qu’ils ont leur proie, la collaboration est de top avec le poste de police le plus proche, utilisé comme une fourrière.
Ces agents de régulation de circulation routière se transforment en percepteurs des amendes, qu’ils improvisent le montant à payer par leur inculpé après avoir marchandé, jusqu’à trouver un terrain d’entente. La caisse de l’État n’est qu’un brouhaha à leurs oreilles.
Dès son entrée, le nouveau commissaire de la police ville de Kinshasa, le Général Blaise Kilimbalimba a manifesté son ferme souci de régler les problèmes de circulation dans la ville. Parmi elles, ces tracasseries qui refont surface. Les auteurs n’opèrent pas en cachette. Ils sont aussi connus. Ceci confirme l’hypothèse d’un véritable défi que des agents insolvables lancent au numéro 1 de la police provinciale avec toute désinvolture.
Les Kinois sont encore victimes. La circulation qui devenait d’ailleurs peu à peu fluide est aujourd’hui en coagulation. Embouteillage et embouteillage encore embouteillage. Ces manœuvres frauduleuses sont à la base des embouteillages qui ont regagné actuellement tous les carrefours aux heures de pointe.
«Ils (les roulages) ne sont jamais là pour la régulation», argue un conducteur de taxi-bus. «Il faut que les autorités suivent l’application sur terrain de leurs décisions. Nous souffrons vraiment», a déploré un quadragénaire, obligé de descendre du taxi suite aux embouteillages, préférant ainsi avancer à pied.
Précisons que les actes précités sont l’une des causes des embouteillages observés très fortement ces jours-ci dans la ville. Il faut noter la rentrée scolaire. Les écoles situées le long de grandes artères et qui n’ont pas de parkings bloquent le passage après la sortie des élèves. Il y aussi l’incompréhension des chauffeurs, etc. Des solutions urgentes des autorités de la ville sont vivement attendues par la population kinoise.