“Changement de certaines normes avilissantes à l’égard de la femme et de la jeune fille” est la grande décision prise par les chefs coutumiers et les notables du secteur de Mutefu en territoire de Kazumba dans la province du Kasaï-Central, à l’issue d’un atelier organisé par le Réseau des Femmes pour la Protection des Droits des Femmes et des enfants (REFEDEF).
Les autorités coutumières se sont engagées à modifier certaines pratiques coutumières, avilissantes, infligées à la femme, lorsqu’il s’agit du décès de son mari ou de l’adultère (Cibindi).
A l’image de Cibindi, une peine pour la femme mariée qui a commis l’adultère. La tradition exige qu’on la traîne nue dans tout le village et en la torturant. Pratique considérée comme “violation à la dignité humaine” par les autorités coutumières, qui la remplacent par “Nsanga” qui veut dire : asperger le sang d’un coq sur les pieds des conjoints en y ajoutant la poudre traditionnelle.
Dans leur déclaration, les chefs coutumiers et les notables notent que la même pratique (Nsanga) concerne aussi les membres d’une même famille, qui ont commis l’inceste.
Pour le veuvage, “la tradition exigeait que la veuve ou le veuf soit connu (e) sexuellement par les membres de la famille du défunt ou de la défunte en lui exigeant de boire de l’urine, manger le cendre, etc., en restant statique dans un lieu pendant une durée indéterminée”, ont-ils rappelé, en précisant que c’est remplacé par le “paiement des coques”.
“Nous sommes très réjouie, car ce n’est pas facile de convaincre les chefs coutumiers à prendre de tels engagements, mais lorsqu’ils ont pris cela c’est très encourageant et ça promet. Notre organisation pourra mettre des dispositions possibles pour suivre de près la matérialisation de ce changement tant voulu», propos de Félicien Matamashe secrétaire exécutif du REFEDEF recueillis par nos confrères de monde24.net.
Rappelons que cette activité entre dans le cadre du programme Voix et Leadership des femmes , exécuté par centre Carter, financé par les Affaires mondiales du CANADA, et mis en œuvre par le REFEDEF au Kasai-Central.
Abraham Malembe