Kinshasa n’a pas cessé de se plaindre pour les incessants tapages sonores diurnes et nocturnes qui font souffrir ses oreilles. C’est le fait des bars, des églises et de nombreux vendeurs de divers articles (chaussures, habits, articles cosmétiques, vivres frais, etc.). Chacun d’eux dispose d’un dispositif sonore, utilisé comme appât des clients. La pollution sonore est en bonne santé dans la capitale de la RDC. C’est une ville de sons pour ne pas dire de la musique tonitruante.
Mais cette liste s’allonge avec les sirènes qui chantent sur les grandes artères à travers la ville. Il y en a pour les ambulances, les corbillards, mais surtout pour les cortèges des autorités politiques. Si les Kinois autorisent encore les bruits des ambulances et corbillards, parce qu’ils sont dans la dynamique de la survivance, ils sont virulents quand ils débattent sur les hurleurs des 4×4 officielles.
En effet, les autorités politiques congolaises s’illustrent par leurs cortèges aux allures de caravanes motorisées. Leurs services de sécurité alertent la paisible population par les sons des sirènes. Ces alarmes sont lancées soit pour dégager les bouchons sur certains endroits afin de frayer le passage, soit par honneurs et prestige de leurs fonctions.
Les rues kinoises sont inondées de gyrophares en circulation. Les membres des institutions ; les autorités de la ville, les officiers supérieurs de l’armée et de la police, chacun selon son rang, disposent de cortège ou des véhicules aux sirènes. Ils les utilisent sur les chemins de leurs bureaux ou de retour de leurs domiciles.
Eux, ils ne peuvent pas perdre une seule seconde dans un embouteillage, même moindre soit-il. Le pire est que certains d’entre eux se permettent de brûler les feux ou encore d’emprunter la voie contraire des routes. On s’en souvient l’année dernière, sur l’avenue Colonel Mundjiba, quand le Général Sylvano Kasongo obligeait le ministre national de l’Agriculture et un véhicule, immatriculé de la présidence de la République, de rebrousser chemin, car ayant pris le sens contraire de la route.
Ces autorités sont aidées par leurs gardes des corps qui, à moindre obstruction, descendent pour obliger les autres usagers de la route à céder le passage. Ce qui n’est pas sans conséquence. Certains Kinois déplorent certains accidents survenus dans ce contexte. D’autres conducteurs se sont vus heurter les bordures des routes ou cogner d’autres véhicules, car voulant laisser le passage à telle ou telle autre autorité.
Une situation à déplorer dans la mesure où ces autorités ne sont pas un bon exemple pour le petit peuple. Elles sont censées faire appliquer la loi, mais ce sont elles les premières à les bafouer. Pas surprenant que de voir le dérèglement social atteindre des proportions incontrôlables.
Rédaction