Les déplacés des combattants, au Nord-Kivu, essentiellement des femmes, installées dans différents sites, dont Eloime, Munigi, Lushagala, Kanyaruchinya, Rusayo et Bulengo, près de Goma, sont nombreuses victimes des violences sexuelles. Plus de 670 victimes ont été prises en charge par les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF), en deux semaines.
Impuissantes face aux hommes mains armées. Ces femmes sont violées dans la forêt lorsqu’elles partent chercher de quoi se nourrir et nourrir leurs familles ou de bois de chauffe. Plus grave ces actes sont aussi commis dans les camps des déplacés, confirment nombreuses approchées par RFI.
“À cause de la faim, je suis obligée d’aller dans la forêt, témoigne Amina. Malheureusement, c’est une zone que je ne connais pas. Nous allons souvent vers la cité de Saké. Et là-bas, quand ces gens te croisent, ils te prennent de force. Tu ne pourras même pas savoir qui sont ces gens. Ils te prennent, te bandent les yeux et te ligotent. Tu ne sauras pas qui t’a fait ça. Si tu as de la chance, on va te retrouver et t’emmener à l’hôpital”, témoigne une déplacée dans un reportage de RFI.
Dans sa rencontre avec les victimes, le correspondant de Radio France Internationale rapporte que même à l’intérieur du camp, les femmes ne sont pas épargnées. « Vous voyez où nous habitons, ce n’est qu’une moustiquaire. Il n’y a même pas de bâche, pas de porte. Les hommes de ce camp, ou même ceux de l’extérieur, peuvent entrer sans difficulté. Tu ne peux pas crier. Certains viennent avec un couteau, ou une machette, d’autres ont même des fusils”, rapporte-t-il les propos de la nommée Ange.
Jason Rizzo, coordonnateur d’urgences pour MSR Nord-Kivu fait état de 48 victimes des violences sexuelles par jour, qui sont prises en charge par leurs équipes médicales dans les sites des déplacés. Cependant, Il alerte les autorités à assurer l’accès à l’eau et à la nourriture ainsi que des installations sanitaires pour la population.
Abraham Malembe