Marie-Josée se lançait dans la compétition pour la conquête du pouvoir, en postulant comme candidate présidente. Malgré son échec en 2018, elle continue le combat pour servir le pays. Ce jeudi 17 août 2023, elle a annoncé sa candidature à la présidentielle à venir, au cours d’une conférence de presse animée à Kinshasa. Une nouvelle expérience pourrait se répéter avec cette fière dame.
La RDC est un pays continent. Diriger un tel pays, rempli de richesses du sol et du sous-sol, ayant une pléthore d’intelligences et une population éveillée d’une part, détournée d’autre part par des habitudes distrayantes et des péripéties familières de la scène politique, par des jugements byzantins de certains et des discours flatteurs qui ne font qu’entraîner vers le pays chaos, il faut donc un homme qui n’a pas seulement le cerveau mais aussi le cœur ; un homme qui n’a pas seulement la passion mais aussi la vision, un homme capable de sacrifier ses efforts sur l’autel des intérêts communs, les intérêts de la République.
Il faut du courage. Un désir plus qu’un simple plaisir, une vocation plus qu’une simple diversion pour se lancer dans une aventure aussi complexe et s’assigner une mission éléphantesque comme celle de Marie-Josée Ifoku et son parti politique, Alliance des Élites pour un Nouveau Congo (AeNC).
Son grand courage a été démontré lors de sa première candidature à la présidentielle de 2018. Seule candidature féminine, seule voix féminine qui s’était levée contre 20 voix masculines. Il faut de l’abnégation et de la détermination.
Dès son entrée dans l’arène politique, Marie-Josée Ifoku a occupé des fonctions d’Etat. D’abord commissaire spéciale adjointe de la Tshuapa, ensuite vice-gouverneur dans la même province, jusqu’à atteindre le point culminant, celui de gouverneur de province de la Tshuapa. Par ces fonctions, l’originaire de la Tshopo se formait et se forgeait une forte carrure pour prétendre occuper le poste de président de la République démocratique du Congo. Au comble du destin, la victoire avait choisi un autre camp que celui d’Ifoku. Peu importe.
Consciente et animée par l’esprit jusqu’au-boutiste, la candidate malheureuse à la présidentielle de 2018 reste constante, fidèle à ses convictions et à sa vision d’un Congo qui doit renaître à coup sûr. Même face à des critiques de tout bord, Ifoku et son AeNC restent sereins et concentrés. Imperturbables surtout.
Malgré l’échec, elle progresse
Toujours aux aguets, Ifoku est dans plusieurs initiatives qui s’orientent à sa vision, et cela lui permet de maintenir le cap avec son équipe afin de se préparer pour les prochaines élections, celles qui auront lieu en décembre 2023.
Elle a pu se draper dans la toge pacificatrice avec son mouvement « Ekoki Inatosh » dont le but principal est de promouvoir la paix dans le pays, en Afrique, dans le monde, mais aussi et surtout de rétablir la dignité humaine. Ce sont de telles initiatives qui bâtissent de grandes personnalités, porteuses de solutions et du changement, d’un nouveau vent comme le Congo en a besoin.
De plus, l’échec n’est pas une tragédie pour Ifoku. Elle progresse dans sa lutte, celle de réveiller les leaders féminins, par le biais de sa participation dans plusieurs conférences et manifestations qui mettent l’accent sur l’unité entre leaders féminins.
Ifoku, coriace
Deux mots pourront donc traduire la nouvelle expérience de Marie-Josée Ifoku, s’il y aura bien lieu. Fermeté et détermination. Fermeté dans ses convictions, et détermination dans sa vision de voir le Congo renaître.
Pour une seconde fois, une seconde chance. Pour une deuxième expérience, un réajustement de tirs. Le pouvoir politique est une affaire d’alliances, de stratégies, de concessions mutuelles et de réalisme face aux enjeux et aux défis majeurs auxquels le peuple est confronté. Il est vrai que, du haut de son expérience, Ifoku n’ignore pas les réalités qui entourent la conquête du pouvoir.
Seulement voilà, quiconque entend réajuster les tirs doit se poser les bonnes questions, notamment : avec qui s’allier, avec quel discours convaincre en 2023 ? Aussi, quelle était la cause de son échec précédent ? Est-ce la notoriété ou l’expérience politique qui manquait à Ifoku ? Serait-ce l’inefficacité et le manque d’une campagne bien menée ?
Qu’à cela ne tienne, Ifoku et AeNC se montrent coriaces quant à la réalisation certaine de leur doctrine, « Kombolisation ». Pour ce faire, il faut conquérir. Et pour conquérir, il faut une bonne démarche que la précédente.
D’ores et déjà, l’AeNc s’implante dans tout le territoire national et se dote des représentations dans certains pays étrangers avant d’atteindre toutes les provinces de la République. C’est déjà un grand atout. Le train est sur le rail, alors il faut plus que ça.
Aucun parcours n’est excepté des réalités affreuses, des scénarios effroyables et des épreuves de mauvais goût. De même, les histoires émouvantes, étonnantes et inspirantes s’écrivent au prix des efforts et des sacrifices. Tout repose sur la détermination et la fermeté. Pour cette fois encore, Ifoku a raison de se montrer coriace.
Samuel Ndolo